Le patrimoine

La Cour des Peux
Le moulin des Peux
L'arceau des Peux
La croix des Peux
Le travail à ferrer
La boîte aux lettres


La Cour des Peux


    L'article de Jean LAGNIAU, publié en 1949 dans l'annuaire de la Société d'émulation de la Vendée, parle de la Cour des Peux comme d'une seigneurie très ancienne et évoque une origine antique probable.
    Son nom, Court, désigne généralement un lieu d'habitation agricole d'origine gallo-romaine. Ce fut donc peut-être, dès cette époque, un domaine champêtre (villa), devenu une seigneurie par la suite.
    Les plans fermiers du Chartrier du Landreau, datant de 1786, montrent clairement un vaste domaine contrastant avec les petites parcelles des alentours.

    On y trouve les bâtiments les plus anciens du village, datant probablement de la fin du XVIème ou du début du XVIIème siècle, au vu du blason gravé sur la façade de la maison (voir la page Les fiefs et les seigneuries).
    On peut y voir les restes d'une arcade marquant l'entrée d'une cour typique des logis vendéens de cette époque.
    Pour y accéder, on passait probablement sous un porche qui, vu la largeur du passage, devait comporter une porte cochère et une porte piétonnière.
    (Source : Jean VINCENT, Association l'Héritage, Le Quartier des Peux, juin 2016)

    Source : Jean VINCENT, Association l'Héritage,
    Le Quartier des Peux, juin 2016

    En 1786, la Cour des Peux et de nombreux champs et prés du village appartenait (depuis au moins 10 ans) au Sieur Anselme Mathurin BUFFARD, fermier et marchand demeurant à Vezins (Maine-et-Loire).

    On note qu'à cette date, il y avait encore à la Cour une grande grange aujourd'hui disparue (n°5 sur le plan ci-dessous). On la voit également sur les plans du cadastre de 1839, à côté de ce qui devait être une fontaine ou un lavoir.

    Chartrier du Landreau, 1786, Archives départementales de la Vendée, cote 32 J 31, vue n°28
    Légende : 1-cour, 2-maison, 3-cour, 4-maison, 5-grange

    Cadastre Napoléonien, 1839, Archives départementales de la Vendée, cote 3P 109 CE 014

    L'existence d'un souterrain à la Cour est mentionnée par Jean LAGNIAU, dans l'article cité plus haut.
    Des habitants du village se souviennent que le pied d'une vache s'y était enfoncé de plusieurs dizaines de centimètres, en limite nord de la propriété, lors d'un petit effondrement.
    Il s'est dit que ce souterrain était relié à celui de la Quenouillère, autre curiosité située au nord du village. Cela semble assez peu probable, du fait de la distance existant entre les deux et puisqu'aucun départ vers le village n'est indiqué sur les plans du souterrain de la Quenouillère.
    Probablement jamais visité au cours du XXème siècle, le souterrain de la Cour ne pourra désormais plus l'être, des maisons ayant été construites sur son emplacement.



    Le moulin des Peux


      Le moulin des Peux était l'un des 26 moulins à vent que comptait le territoire des Herbiers (avec Ardelay et le Petit-Bourg) par le passé.

      Il est mentionné sous le nom de moulin du Pruneau, dès janvier 1717, dans le tome IV des titres du Tréhand du Chartrier du Landreau :
      "Maître Jean Dupas, sieur de la Bruère, avocat en Parlement, sénéchal d'Ardellays, et demoiselle Marie du Pas, sa fille, majeure, demeurant au Pruneau, paroisse Saint-Pierre-des-Herbiers, possèdent la métairie du Pruneau et ensemble le moulin à vent dudit lieu."
      (Source : Chartrier du Landreau, Archives départementales de la Vendée, cote 32 J 18 ; transcription de Jean VINCENT, Association l'Héritage, Le Quartier des Peux, juin 2016)

      On retrouve la présence du moulin à vent du Pruneau en 1750 dans un état des biens de la Maison de l'Étenduère.
      (Source : Chartrier du Landreau, Archives départementales de la Vendée, Fonds JOUSBERT DU LANDREAU, dossier 42)

      Un moulin est indiqué aux Pus (sic) sur la carte de Cassini n°99, parue en 1772 mais dont les relevés ont été effectués entre 1760 et 1769.

      Carte de Cassini n°99, source : Gallica (Bibliothèque Nationale de France)

      Il y avait donc bien un moulin aux Peux au XVIIIème siècle, mais était-ce celui que nous connaissons aujourd'hui ?
      La légende de la carte de Cassini semble montrer que ce moulin était en bois, contrairement à ceux du Mont des Alouettes qui étaient des moulins-tour bâtis en pierre.
      Les premiers moulins vendéens était de type turquois. Était-ce le cas du moulin des Peux ?
      Il est possible que le moulin actuel n'ait été construit qu'après, au même endroit, ou que l'ancien moulin ait été transformé... La grande taille de ses ouvertures pourrait confirmer ces hypothèses.

      1 - Moulin à chandelier
      2 - Moulin turquois
      3 - Moulin tour
      4 - Moulin cavier

      Le moulin des Peux a été exploité depuis les années 1760 et jusqu'en 1911 par la famille YOU, famille de meuniers originaire du Caillon à la Gaubretière.
      Il appartient encore aujourd'hui à ses descendants.

      Le moulin cesse son activité vers 1911.

      Après la Première guerre mondiale, les moulins à vent des Herbiers, devenus inutiles avec la mécanisation des moulins à eau, ne fonctionnent plus.
      Un impôt sur les ailes incite même leurs propriétaires à supprimer leur toit.
      C'est le cas du Moulin Jean Yole du Mont des Alouettes, qui devient même un observatoire en 1936. De 1940 à 1944, les Allemands l'utilisent comme poste d'observation.

      Le Mont des Alouettes en 1937,
      Archives départementales de la Vendée, cote 1 NUM 20 3/474

      Moulin Jean Yole et Célestin AUNEAU, guide du Mont des Alouettes,
      Archives départementales de la Vendée, cote 1 NUM 20 3/494

      Le 27 juin 1952, un incendie ravage le toit de l'autre moulin des Alouettes, dit Moulin de la galette, le plus proche de la chapelle.

      En 1956, la Commune des Herbiers rachète les deux moulins qui, sous l'influence de M. Émile BERTRAND, maire, reçurent à nouveau leur toiture en bardeaux et leurs ailes.
      (Source : Les grands jours du Mont des Alouettes, Valentin ROUSSIERE, Les Éditions Navarre, 1968)

      La nouvelle toiture du Moulin de la galette provient alors du moulin du Parc-Soubise à Mouchamps.

      Celle du Moulin Jean Yole, visible sur celui-ci de 1956 à 2001, provient du moulin des Peux qui est ainsi dépouillé de sa toiture vers 1956.

      Moulin du Mont des Alouettes,
      portant le nom de Jean Yole depuis 1960,
      avec l'ancienne toiture du moulin des Peux

      De 1956 à 1991, le moulin des Peux n'a donc plus de toiture.

      Source : Jean VINCENT, Association l'Héritage,
      Le Quartier des Peux, juin 2016, cliché Famille TESSIER

      En 1991, un cône métallique y est installé. Il provient du moulin de Bel-Air à la Rabatelière et date de 1984.

      Moulin de Bel-Air à la Rabatelière avant 1991
      Source : http://moulindebelair.sitego.fr
      Moulin des Peux aujourd'hui
      Source : www.moulin-a-vent.net

      Moulin des Peux aujourd'hui
      Source : www.moulin-a-vent.net

      Sources :
      - Jean VINCENT, Association l'Héritage, Le Quartier des Peux, juin 2016
      - Jean VINCENT, Association l'Héritage, Les Moulins des Herbiers - Tome 1 - Les Moulins des Alouettes, mars 2002
      - Jean VINCENT, Association l'Héritage, Les Moulins des Herbiers - Tome 2 - Vestiges des moulins à vent, juillet 2002



      L'arceau des Peux


        A la croisée des chemins, les croix et arceaux étaient élevés à l’occasion de missions dans une paroisse ou pour célébrer un vœu exaucé.

        L'arceau, typique du Haut-bocage vendéen, est un bloc de maçonnerie surmonté d'une croix et présentant une niche, grillagée ou vitrée, abritant une statuette du Sacré-Cœur ou de la Vierge.
        La niche devait être primitivement voûtée en arc en plein cintre ou en ogive, d'où le nom d'arceau.

        L'arceau des Peux, Ouest-France du 30 septembre 2013

        "Le désastre de Sedan, en 1870, avec l'arrivée des Prussiens en France, entraîna l'abdication de Napoléon III. Ce fut un grand désastre national qui généra une peur panique en voyant l'ennemi approcher. Cela explique l'érection des deux monuments : l'arceau des Peux et le grand calvaire (rue de Saumur aux Herbiers), une fois le danger écarté."
        (Source : Jean VINCENT, dans Ouest-France du 30 septembre 2013)

        L'arceau des Peux, érigé par la famille SOULLARD, abrite une statue de terre cuite polychromée (et non dorée comme l'indique l'article source) de Notre-Dame-des-Victoires. L'inscription "Merci à Notre-Dame-des-Victoires" y est encore visible.
        Il a été béni par Robert du BOTNEAU, curé des Herbiers, le 8 septembre 1870, une semaine après la défaite de Sedan.
        (Source : Ouest-France du 30 septembre 2013)

        L'arceau a été restauré en 1989, puis en 2011 par la Ville des Herbiers qui en est propriétaire depuis le 9 avril 1990.
        (Source : La Ville rénove son petit patrimoine religieux)



        La croix des Peux


          La croix des Peux, érigée par la famille SOULLARD-AGENEAU, a été bénie le 5 juillet 1891 par l'Abbé Paul de SUYROT. On peut toujours apercevoir l'inscription "1891" sur son socle.


          On peut y voir aussi une petite niche, fermée par une grille, qui abritait il y a encore quelques années une statuette de la Vierge.


          Dans un second temps, le 10 avril 1930, un Christ y a été ajouté, lors d'une mission.
          La croix des Peux est alors devenu un calvaire. 
          Plusieurs articles des bulletins paroissiaux de mars à mai 1930 (vues 27 à 33 dans le bulletin de mai 1930) racontent la préparation et le déroulement de la procession.

          Bulletins paroissiaux des Herbiers, mars 1930, Archives départementales de la Vendée, cote BIB PB 356

          Bulletins paroissiaux des Herbiers, mai 1930, Archives départementales de la Vendée, cote BIB PB 356

          Les arcs de triomphe des Peux, évoqués dans l'article ci-dessus, avaient été élevés à l'entrée du village par Gabriel GODARD, charpentier au village.

          Journal La Vendée, 11 mai 1930, Archives départementales de la Vendée, cote 4 Num 435/42

          La croix des Peux, propriété de la Commune des Herbiers depuis le 9 avril 1990, a été restaurée en 2001.

          (Sources : Jean VINCENT de l'association l'Héritage et bulletins paroissiaux des Herbiers)



          Le travail à ferrer


          Un travail à ferrer (ou "tramail" en parlé local) accueille aujourd'hui les visiteurs à l'Élevage des Peux.

          Déplacé ici il y a plusieurs années, il se situait autrefois auprès de la forge de la famille GODARD, avenue des Peux.

          Il date de 1926 et était utilisé par les forgerons et maréchaux-ferrants de la forge pour immobiliser et ferrer les vaches servant aux travaux des fermes alentour.

          L'utilisation de bœufs ou de chevaux de trait pour les travaux des champs n'était que très peu répandue dans nos campagnes, probablement à cause du coût qu'ils pouvaient représenter pour de petites exploitations.

          Il semble que la Ville des Herbiers ait été, un temps, intéressée pour racheter ce travail à ferrer et l'installer sur l'un des ronds-points de la commune.

          Restauré en 1995, il est finalement resté au village. 👍




          La boîte aux lettres


            C'est aussi un petit élément du patrimoine du village...

            La décision de l'installation d'une boîte aux lettres sur l'actuelle avenue des Peux a été prise par le Conseil général de la Vendée le 14 janvier 1915.

            Il faut savoir, en revanche, que la boîte actuelle ne date pas de 1915. La boîte d'origine a été remplacée depuis.

            Rapports et délibérations du Conseil général de la Vendée, 1915,
            Archives départementales de la Vendée, cote 4 Num 220/252